Loin des standards de bonne gouvernance établis à travers le monde, le Gabon paie la gestion scabreuse de ses précédentes administrations. 27ème en matière de gouvernance avec un score global de 48,4/100 selon l’indice Mo Ibrahim publié en 2023, le pays doit notamment composer avec la faiblesse de son dispositif de lutte contre la corruption et, notamment,
le caractère poreux de ses procédures de passation de marchés publics. Un aspect que le gouvernement de transition est déterminé à redresser, comme vient de le marteler, Raymond Ndong Sima.
« Privilégier les appels d’offres au détriment du gré à gré souvent source de corruption »
Désireux de mettre un coup de pied dans la fourmilière, le gouvernement de transition entend donc mettre en branle plusieurs réformes parmi lesquelles le «
rétablissement de l’appel d’offres comme mode de passage de principe des marchés publics conformément à l’article 71 qui prévoit 15% pour le gré à gré» comme l’indiquait déjà le ministre des comptes publics il y a quelques semaines. Mieux, le chef du gouvernement a exigé de son équipe de «
privilégier les appels d’offres au détriment du gré à gré souvent source de corruption».
Ainsi, outre les décisions déjà prises d’implémenter le logiciel Sydonia World qui permet d’éviter les manipulations pécuniaires par les agents, de réserver les marchés publics allant jusqu’à 150 millions de FCFA aux entreprises détenues par des Gabonais, les autorités de la transition souhaitent donc changer de paradigme en actant la
suppression des visas d’opportunité et de conformité de la présidence de la République, dans l’optique de fluidifier le processus de passation de marchés. Toute chose qui devrait conduire à renforcer l’article 71 du code des marchés publics, qui prévoit seulement 15% pour le gré à gré.